Malachite, scène 1
May. 17th, 2009 03:09 am![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
Projet : Malachite
Personnages : Rhiannon, 'Shivanor
Scènes précédentes : Prologue
Du haut de la dernière terrasse, on dominait la cité toute entière et le regard pouvait se perdre sur la plaine comme sur le désert. Appuyé contre l'un des moellons du rempart un jeune homme observait la vue. Son visage se ferma quand ses yeux se posèrent sur la colonne de prisonniers.
- Je vois que ce n'est pas aujourd'hui que les marchés seront à cours, murmura t-il pour lui-même avec une note d'amertume dans la voix.
'Shivanor, se détourna du rempart, considérant qu'il en avait assez vu pour la journée. Il se devait d'être présent à la réception qui serait donné pour accueillir les généraux victorieux de retour à la capitale. Son regard capta un mouvement près des portes, un détachement avait quitté la colonne et se dirigeait vers les portes de la cité. Tournant définitivement le dos à la plaine il se dirigea vers la porte menant à la terrasse inférieure.
L'enceinte fortifiée de la ville était construite dans la même pierre presque blanche que le reste de la cité, l'architecture était rehaussait juste sous le crénelage d'un liseré de petit moellons de malachite verte. Rhiannon déglutie devant cette étalage de richesse. La malachite était une pierre rarissime dans la région, servant habituellement à la fabrication des bijoux... Et l'Empire s'en servait dans ses fortifications. Elle leva la tête, ils se trouvaient encore assez loin de la porte pour voir encore les différentes terrasses de la capitale. Sur la dernière d'entre elle se trouvait le palais impérial qui, même à cette distance l'écrasait par sa monumentalité et la splendeur de son architecture aérienne. Elle ferma les yeux, se laissant entrainer vers l'entrée de la cité.
De près, la muraille était encore plus impressionnante. mesurant près de vingt-cinq mètres de haut il s'agissait d'un édifice tout à fait exceptionnel. La porte était un véritable tunnel creusé à l'intérieur, et avoisinait les six mètres de long. Lorsque le groupe s'y engagea, la jeune femme frissonna, autant à cause de la peur qui lui nouait les entrailles que de la surprenante fraicheur due à l'épaisseur de la construction. Cette fois Rhiannon se retourna pour tenter de voir une dernière fois l'extérieur, il y avait peu de chance désormais qu'elle ressorte un jour de la capitale. Il n'était pas certain qu'elle revoit un jour l'extérieur, et si elle le pouvait, ce serait de l'une des terrasses de la cité impériale. Mais Rhiannon n'avait pas d'espoir, reine en exil d'un peuple désormais soumis à l'esclavage, la seule chose qui l'attendait était le sérail de l'empereur, ou d'un l'un de ses fils. Cette pensée lui fit baisser la tête, poignardée par une douleur qui n'avait rien de physique. Puis ils ressortirent du tunnel et la lumière l'éblouit un bref instant. Elle releva la tête, déterminée à ne pas donner à ses adversaires la satisfaction de la voir flancher. Au fond d'elle, Rhiannon savait pertinemment qu'ils finiraient par venir à bout de son courage. Sans doute plus tôt même qu'elle ne le supposait.
La cité impériale était un véritable joyau, une œuvre d'art qui rendait grâce à la puissance et à la prospérité de l'empire, une lame chauffée à blanc qui lui perçait le cœur à chaque fois qu'une nouvelle merveille frappait son regard. Jadis elle avait imaginé visiter Malachite, aujourd'hui ce rêve à peine esquissé dans une autre vie se brisait à chaque cliquetis des chaines qui la retenaient. Elle jeta un bref regard à ses poignets les plaies s'étaient rouvertes et, de nouveau, elle saignait. La jeune femme se concentra sur cette douleur physique pour ne pas laisser de plus sombres pensées l'envahir à mesure qu'ils traversaient la ville. Les rues grouillaient littéralement de monde, pourtant la foule se fendait comme par instinct devant les cavaliers. Il semblait à Rhiannon qu'il y avait autour d'elle autant d'esclave que de citoyens libres. Cela plus encore que tous le reste lui indiquaient qu'elle se trouvait loin de chez elle. Elle déglutie avec difficulté, le foyer qu'elle avait connu n'existait plus et elle allait devoir se faire à cette idée.
Le groupe de cavaliers passa une nouvelle porte et émargea sur une nouvelle terrasse, il y avait la moins de monde, mais les regards se posaient lourdement sur elle. Il lui semblait qu'on l'évaluait comme une marchandise, et elle ne parvint pas à chasser cette idée de son esprit tant qu'il ne quittèrent pas cette terrasse. La suivante la stupéfia plus que tous le reste. Ce n'était qu'un immense jardin agrémenté de larges plans d'eau. Cette fois le capitaine revint à sa hauteur.
- Il existe un autre jardin, semblable à celui-ci, sur la dernière terrasse. Ces lieux sont notre fierté.
Rhiannon ne réagi pas, trop absorbée par l'exubérance des lieux, le foisonnement de végétation, si improbable à la frontière du désert la laissait stupéfaite. elle pouvait aisément comprendre que ces jardins fassent la fiertés des habitant de cette singulière cité. Il croisèrent un groupe de femmes vêtus de voiles colorés et à demis transparents. Ici il ne semblait pas génant pour les femmes de montrer leur corps. Rhiannon sursauta en voyant les fines chaines d'ors qui enserraient leur poignets, les reliant en fait toutes entre elles. Le capitaine avait suivit son regard, il hocha la tête.
- Ce sont les épouses d'un noble de haut rang... dit-il simplement en guise d'explication.
Cette fois encore Rhiannon ne dit rien, elle se contenta de détourner le regard.
Personnages : Rhiannon, 'Shivanor
Scènes précédentes : Prologue
Du haut de la dernière terrasse, on dominait la cité toute entière et le regard pouvait se perdre sur la plaine comme sur le désert. Appuyé contre l'un des moellons du rempart un jeune homme observait la vue. Son visage se ferma quand ses yeux se posèrent sur la colonne de prisonniers.
- Je vois que ce n'est pas aujourd'hui que les marchés seront à cours, murmura t-il pour lui-même avec une note d'amertume dans la voix.
'Shivanor, se détourna du rempart, considérant qu'il en avait assez vu pour la journée. Il se devait d'être présent à la réception qui serait donné pour accueillir les généraux victorieux de retour à la capitale. Son regard capta un mouvement près des portes, un détachement avait quitté la colonne et se dirigeait vers les portes de la cité. Tournant définitivement le dos à la plaine il se dirigea vers la porte menant à la terrasse inférieure.
L'enceinte fortifiée de la ville était construite dans la même pierre presque blanche que le reste de la cité, l'architecture était rehaussait juste sous le crénelage d'un liseré de petit moellons de malachite verte. Rhiannon déglutie devant cette étalage de richesse. La malachite était une pierre rarissime dans la région, servant habituellement à la fabrication des bijoux... Et l'Empire s'en servait dans ses fortifications. Elle leva la tête, ils se trouvaient encore assez loin de la porte pour voir encore les différentes terrasses de la capitale. Sur la dernière d'entre elle se trouvait le palais impérial qui, même à cette distance l'écrasait par sa monumentalité et la splendeur de son architecture aérienne. Elle ferma les yeux, se laissant entrainer vers l'entrée de la cité.
De près, la muraille était encore plus impressionnante. mesurant près de vingt-cinq mètres de haut il s'agissait d'un édifice tout à fait exceptionnel. La porte était un véritable tunnel creusé à l'intérieur, et avoisinait les six mètres de long. Lorsque le groupe s'y engagea, la jeune femme frissonna, autant à cause de la peur qui lui nouait les entrailles que de la surprenante fraicheur due à l'épaisseur de la construction. Cette fois Rhiannon se retourna pour tenter de voir une dernière fois l'extérieur, il y avait peu de chance désormais qu'elle ressorte un jour de la capitale. Il n'était pas certain qu'elle revoit un jour l'extérieur, et si elle le pouvait, ce serait de l'une des terrasses de la cité impériale. Mais Rhiannon n'avait pas d'espoir, reine en exil d'un peuple désormais soumis à l'esclavage, la seule chose qui l'attendait était le sérail de l'empereur, ou d'un l'un de ses fils. Cette pensée lui fit baisser la tête, poignardée par une douleur qui n'avait rien de physique. Puis ils ressortirent du tunnel et la lumière l'éblouit un bref instant. Elle releva la tête, déterminée à ne pas donner à ses adversaires la satisfaction de la voir flancher. Au fond d'elle, Rhiannon savait pertinemment qu'ils finiraient par venir à bout de son courage. Sans doute plus tôt même qu'elle ne le supposait.
La cité impériale était un véritable joyau, une œuvre d'art qui rendait grâce à la puissance et à la prospérité de l'empire, une lame chauffée à blanc qui lui perçait le cœur à chaque fois qu'une nouvelle merveille frappait son regard. Jadis elle avait imaginé visiter Malachite, aujourd'hui ce rêve à peine esquissé dans une autre vie se brisait à chaque cliquetis des chaines qui la retenaient. Elle jeta un bref regard à ses poignets les plaies s'étaient rouvertes et, de nouveau, elle saignait. La jeune femme se concentra sur cette douleur physique pour ne pas laisser de plus sombres pensées l'envahir à mesure qu'ils traversaient la ville. Les rues grouillaient littéralement de monde, pourtant la foule se fendait comme par instinct devant les cavaliers. Il semblait à Rhiannon qu'il y avait autour d'elle autant d'esclave que de citoyens libres. Cela plus encore que tous le reste lui indiquaient qu'elle se trouvait loin de chez elle. Elle déglutie avec difficulté, le foyer qu'elle avait connu n'existait plus et elle allait devoir se faire à cette idée.
Le groupe de cavaliers passa une nouvelle porte et émargea sur une nouvelle terrasse, il y avait la moins de monde, mais les regards se posaient lourdement sur elle. Il lui semblait qu'on l'évaluait comme une marchandise, et elle ne parvint pas à chasser cette idée de son esprit tant qu'il ne quittèrent pas cette terrasse. La suivante la stupéfia plus que tous le reste. Ce n'était qu'un immense jardin agrémenté de larges plans d'eau. Cette fois le capitaine revint à sa hauteur.
- Il existe un autre jardin, semblable à celui-ci, sur la dernière terrasse. Ces lieux sont notre fierté.
Rhiannon ne réagi pas, trop absorbée par l'exubérance des lieux, le foisonnement de végétation, si improbable à la frontière du désert la laissait stupéfaite. elle pouvait aisément comprendre que ces jardins fassent la fiertés des habitant de cette singulière cité. Il croisèrent un groupe de femmes vêtus de voiles colorés et à demis transparents. Ici il ne semblait pas génant pour les femmes de montrer leur corps. Rhiannon sursauta en voyant les fines chaines d'ors qui enserraient leur poignets, les reliant en fait toutes entre elles. Le capitaine avait suivit son regard, il hocha la tête.
- Ce sont les épouses d'un noble de haut rang... dit-il simplement en guise d'explication.
Cette fois encore Rhiannon ne dit rien, elle se contenta de détourner le regard.