solhaken: (plume)
[personal profile] solhaken
Voila la suite du projet "Les larmes de la louve".
Ou plus exactement la première scène puisque l'autre était une intro.

J'aimerais également que ceux qui me lisent me disent (s'ils en ont envie) ce qu'ils aimeraient voir dans les scènes suivantes.
Par exemple : Une scène plutôt du point de vu de tel ou tel perso... Un passage qui renforce tel ou tel détails, ou qui explique telle ou telle chose encore obscure etc...
Ce genre de détails m'aident à avancer :)

Une douleur lancinante dans la cuisse la réveilla. Elle resta immobile, les yeux fermé, tentant de garder un souffle aussi régulier que possible. Elle était en vie, mais elle ne reconnaissait ni les bruits ni les odeurs qui l'entouraient. Obligeant son corps à se détendre elle essaya de forcer son esprit à s'éclaircir. Comment était-elle arrivée la ? Et, question tout aussi importante, où se trouvait-elle ? Un bruit léger l’informa que, quel que soit le lieu où elle se trouvait, elle n’y était pas seule. Quelqu’un se déplaçait sans chercher à être silencieux mais ses pas étaient étouffés pas les tapis qui devaient recouvrir le sol. Elle pouvait même supposer à quelques détails et bruits exagérés qu’il ou elle le faisait exprès. Elle entendait également le crépitement des flammes et le craquement des buches, mais nul autre bruit ne troublait le calme.

- Réveillée ?

La voix était celle d’un homme, chaude, agréable. Légèrement enrouée, comme la voix de n’importe quel commandant après une bataille. Mais surtout, le mot avait été prononcé dans sa langue, sans trace d’accent ou d’effort. Elle n’avait jamais entendu aucun de leurs ennemis parler dans sa langue. Ils se considéraient comme des conquérants et en tant que tels ils ne s’abaissaient pas à apprendre la langue des vaincus. Pourtant… si elle était auprès des siens, pourquoi ne connaissait-elle pas la voix qui s’adressait à elle ? Elle se souvenait de sa monture, abattue sous elle, des hommes qui la guettaient, mais rien de plus… Elle ouvrit les yeux.

Sans en être vraiment consciente elle s’était attendue à découvrir le décor familier d’une tente. A retrouver les étoffes brodées de motifs familiers. Le décor était tout autre. Elle avait trouvé le lieu étrangement silencieux… Et pour cause. Autour d’elle les murs étaient de pierre. Pour la première fois de sa vie elle s’éveillait, non pas sous la toile d’une tente ou la voute du ciel… Mais dans l’univers minéral que se plaisaient à bâtir ses ennemis.

Ennemis. Ses yeux se posèrent sur l’homme qui, depuis l’autre bout de la pièce l’observait. Machinalement elle chercha à reculer, jamais, au grand jamais, il ne pourrait être confondu avec l’un des siens. Elle était désarmée, désarmée et nue. Elle réalisa ce dernier fait quand les fourrures qui la couvraient glissèrent, dévoilant la naissance de ses seins avant qu’elle ne les rattrape. La terreur s’empara d’elle. Elle essaya de nouveau de reculer, dans sa jambe la douleur sembla exploser, lui arrachant un cri involontaire. L’homme ne fit aucun mouvement dans sa direction, il se contentait de l’observer en silence. Ses lèvres s’étiraient en un léger sourire presque moqueur.

- Calmes toi, j’ai eut assez de mal comme ça à te soigner.

De nouveau il avait parlé dans sa langue. Elle se figea et l’observa en silence. Machinalement elle glissa sa main sous les fourrures pour palper sa blessure. Elle rencontra un bandage plat et, pour le peut qu’elle puisse en juger, correctement fait. Il lui jeta un regard moqueur, comme s’il avait deviné ses pensées.

- Quel est ton nom ?

Il se détourna pour s’occuper du feu. Sans se préoccuper de lui fournir une réponse elle observa les lieux aussi bien que l’homme. La pièce était décorée de manière sobre, quelques tentures ornaient les murs, mais elles semblaient bien ternes à ses yeux. Le lit se trouvait dans une alcove et était bordé sur trois côté par des murs. L’homme en revanche n’avait rien de terne. Il était un guerrier, tout dans son attitude le lui criait. Ses traits étaient fins, beaucoup plus fins que ceux des hommes dont elle avait l’habitude, il y avait pourtant en lui une certaine dureté. Ses mouvements avaient la souplesse élégante et l’économie que seule une certaine expérience des armes permettait d’acquérir. Il se retourna brusquement vers elle. Avec un sursaut elle croisa son regard. Jamais elle n’avait vu des iris de cette couleur. Jamais elle n’avait vu, même parmi ses ennemis, un homme possédant des yeux gris. Elle resta un instant prisonnière de ce regard. Un instant seulement, puis la rage l’emporta et elle détourna la tête. A sa grande surprise, elle l’entendit rire.

- Alors ? Comment dois-je t’appeler ?

Elle refusa de répondre. Avec un haussement d’épaule il s’approcha d’elle. Dans ses mains il tenait une assiette assez profonde d’où montait une agréable odeur. Elle senti son ventre se contracter violement. Sans la moindre gêne il s’assit sur le lit, de nouveau elle tenta de reculer.

- C’est de la nourriture, rien de plus. Lança t-il d’un ton moqueur qui sous entendait clairement qu’il savait ce qu’elle craignait.

Il lui tendit l’assiette et une cuillère. Elle le regarda un moment avec hésitation avant d’accepter. Une fois l’assiette prise, sa réserve disparue, elle se jeta sur la nourriture, se brulant parfois dans sa hâte. Il la laissa terminer sans prononcer le moindre mot. Adossé au mur il la regardait manger.

- Encore ? demanda t-il quand elle eut terminé.

Elle hésita. Que voulait cet homme ? Pourquoi se comportait-il de manière aussi inattendue ? Même chez les siens un homme ne se comportait pas ainsi avec une prisonnière. Mais la nourriture était bonne et son corps en réclamait plus. Elle lui rendit l’assiette avec un hochement de tête. Il se leva pour aller la resservir. Le guerrier avait conservé ses cheveux long, une partie était tressé, le reste tombait librement dans son dos, seulement discipliné par quelques attaches en argent.

- Qu’est ce que je suis ? demanda-t-elle finalement.

Il se retourna brusquement.

- Comme ça tu te décides à parler ? Tu es une prisonnière. Ou une prise de guerre. Il haussa les épaules. C’est synonyme, et mieux qu’esclave.

L’homme avait répondu à sa question sans hésiter, pas entièrement, mais il avait répondu, et laissé une ouverture. Elle prit l’assiette qu’il lui tendait. Ainsi elle était prisonnière…

- Näar’Lyska… lâcha-t-elle alors qu’il se rasseyait sur le lit. C’est mon nom.

Elle le vit réfléchir un instant, il hocha finalement la tête.

- LameLouve… Un nom qui semble bien te convenir…

La jeune femme s’étouffa et le regarda avec stupéfaction, comment savait-il, comment et où avait-il pu apprendre l’ancienne langue ? Il sembla rire de sa surprise avant de se lever et de désigner l’assiette du menton.

- Mange. J’ai des choses à régler et la suite de cette conversation devra attendre plus tard.

Il se dirigea vers la porte et s’arrêta sur le seuil.

- Ménage ta jambe si tu essaie de te lever.

Avant qu’il sorte elle avait besoin de savoir une chose. Elle essaya de se redresser un peu.

- Et vous ? Qui êtes-vous ?

Le guerrier se tourna vers elle et l’observa un petit moment. Elle croisa de nouveau ses yeux, et cette fois, elle ne détourna pas son regard.

- V’line Alta-Rayen. Général des armées de Menrys-Aran.

La porte se referma derrière lui. Un long moment elle resta immobile, fixant la porte, trop stupéfaite pour réagir. Alta-Rayen, aujourd’hui ce nom servait parmi son peuple à effrayer les enfants. Il était l’homme qui avait gagné la guerre et sans qui son peuple serait toujours invaincu...

Date: 2008-03-04 05:52 pm (UTC)
From: [identity profile] aylala.livejournal.com
Je trouve cette première scène très bien écrite.
On retrouve bien l'ambiance et la crainte qu'elle ressent à se retrouver dans un endroit inconnu. Sans compter que lafin ne peut que nous donner l'envie d'en savoir plus !^^

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