scenettes

Nov. 24th, 2007 09:36 pm
solhaken: (plume)
[personal profile] solhaken
Bon, je ressort une série de textes écrit sur des thèmes donné par [livejournal.com profile] phylia il y a un petit moment et traités avec les personnage de "Tyrh-Nayar". Je ne suis pas sur que ce soit dans l'ordre Chronologique...

Dans les livres les princesses épousaient des princes charmants pleins de prestance et de douceur qui n'aimaient qu'elles. Ils vivaient une vie de rêve et rien ne les séparait. Dans ces livres les princes et les rois étaient des hommes charmants qui jamais au grand jamais n'auraient porté la main sur une femme. Petite elle s'était demandé comment on pouvait accepter une vie aussi terne. Aujourd'hui, allongée sur un sofa en osier installé sur sa terrasse elle regardait la ville en repensant à son enfance et ces livres. Elle avait critiqué la vie terne des princesses et leur soumission bienheureuse à leur destiné. Aujourd'hui elle réalisait à quel point elle avait construit sa vision du monde sur ces pages enluminées. Astarté ferma les yeux et revit mentalement la couverture de cuir décoré à la feuille d'or de son livre préféré. "Les livres nous apprennent la vie, ma chère enfant." Lui avait dit un jour sa gouvernante. Le livre ne lui avait jamais appris la violence d'un homme ou la méchanceté d'une femme jalouse. Peut être certains livres le racontaient ils, mais on ne les lui avait pas montré. Et personne ne lui avait dit ce qu'elle était sensée devenir maintenant que son père avait été supplanté. Elle qui garantissait l'alliance entre les deux royaumes n'était désormais plus rien, et le roi avait d'après sa favorite émit l'hypothèse d'offrir Astarté à l'un des princes barbares présents à la coure. Tout cela, la douleur, le chagrin et par-dessus toute l'humiliation, aucun de ses livres ne l'avait ne serait-ce que préparé à leur possibilité.




Le miroir lui renvoyait une image qu'elle n'avait pas vue depuis longtemps, les miroirs étaient un luxe rare même au palais royal de Nelyskärd et Rhelwivar, si elle aussi fière et orgueilleuse qu'elle puisse être n'avait jamais ressenti le besoin absolu de se contempler à longueur de journée. Le reflet lui rappelait quelque bribe de son enfance, une époque douce, bien avant qu'elle ne devienne femme et que les choses basculent. Elle n'aimait pas les miroirs et ne se souvenait que trop bien de celui qui s'était trouvé dans sa chambre à l'époque où elle était encore la fille de son père. L'image resterait gravée à jamais dans son esprit, elle revoyait le sang sur les tapis précieux et les corps déchiquetés que le miroir brisé reflété indéfiniment. La peur l'avait étouffée, lui serrant la gorge, la paralysant. Elle n'avait pas su crier, elle n'avait pas pu appeler à l'aide. L'enfant qui n'en était plus tout à fait une était restée prostrée jusqu'à ce qu'on la découvre au milieu des corps mutilés et des éclaboussures de sang.
Rhelwivar regarda calmement son reflet et chassa la peur qu'elle voyait dans ses yeux. Elle n'aimait pas les miroirs, leurs reflets lui rappelaient ce jour maudit. Ce jour-là le sang avait coulé d'elle et elle l'avait fait couler. Elle avait tenté de briser ce reflet qui ne faisait que la terroriser encore plus. La guerrière ferma les yeux. Elle était adulte, il lui suffisait simplement de baisser les paupières pour faire disparaitre l'image qui se trouvait face à elle. Aujourd'hui le sang qui coulait entre ses jambes ne l'effrayait plus. Rhelwivar rouvrit les yeux et se regarda. Elle y vit une guerrière que les horreurs de la guerre semblaient avoir épargné, ses blessures étaient intérieures. Extérieurement elle n'aurait pas déparé dans le harem du roi avec qui elle devait négocier un nouvel accord de paix...

- Rhel' ?

Elle fixa Va'ard dans le reflet du miroir, il la regardait avec curiosité sans se soucier du fait qu'elle soit nue. La jeune femme eut un drôle de sourire. Cela aussi avait été long... Et le serait encore, car Va'ard était le seul dont elle parvenait à supporter le regard. Il n'ajouta rien et lui lança simplement les vêtements qu'elle lui avait demandé de choisir. Le tyrh-nayar ressorti, la laissant seule avec ses pensées. Elle attrapa une serviette et essuya le sang qui avait coulé entre ses cuisses. Rhelwivar regarda les traces rouges maculant l'étoffe d'un air absent. Aujourd'hui elle trouvait cela naturel et ne frissonnait plus de terreur à cette vue. Une bouffée de rage monta en elle. Enfant elle avait eu peur de ce sang, petite princesse à la vie entourée de coton. Va'ard le lui avait dit, plus tard, le sang avait tout simplement réveillé le félin en elle, mais sa peur lui en avait fait perdre le contrôle. Rhelwivar fixa une dernière fois le miroir, elle était adulte, elle était guerrière et elle était reine, aucune de ses blessures intérieures n'avait flétri sa beauté. La peur subsistait encore, mais elle finirait par la chasser. Elle était Rhelwivar de Nelyskärd, elle régnait et était désormais en position, non seulement de se venger, mais aussi de réparer les ignominies que l'Église avait commises. Un sourire carnassier s'étira sur ses lèvres et elle commença enfin à s'habiller. Le miroir de ses souvenirs lui renvoyant l'image d'une enfant terrifiée parce que les tabous et les non-dits l’avaient gardée ignorante des choses les plus naturelles. Et avaient failli la détruire.



- Déshabilles toi.

Astarté fixa celle qui venait de parler avec stupéfaction.

- Pardon ?

Rhelwivar se tourna vers elle et répéta sereinement la phrase stupéfiante. La jeune femme fixa tour à tour cette sœur qu’elle avait cru morte, Sënrik qui se tenait la en silence, le neïl de Rhelwivar et l’homme aux yeux de jades qui attendait avec une sorte de demis sourire. Elle rougit de honte et refusa d’un signe de tête. L’homme aux yeux si étrange, Va’ard se souvint elle, dit quelques mots à Sënrik dans une langue étrangement harmonieuse. Le guerrier se tourna vers elle avec une certaine gène.

- Il faut des témoins.
- Ne peut-on prendre des femmes ?

Rhelwivar secoua la tête.

- Srehnën est un neïl et... commença Sënrik.
- Et j’ai plus d’honneur que ton roi. Répliqua Va’ard, il le sait mais il ne sait pas comment t’en convaincre. Mais il faut que le roi de Nelyskard aussi soit témoin.

Astarté fixa Va’ard en silence, elle ne l’avait pas entendu prononcer un seul mot jusqu’ici et sa seule présence la mettait mal à l’aise, pourtant Sënrik lui avait fait confiance d’emblé. Rhelwivar ferma les yeux et dégluti péniblement.

- Et aucun d’eux ne dit qu’ayant moi-même été violée et ayant une entière confiance en ces deux hommes tu n’as rien à craindre d’eux.

Va’ard sembla un instant avoir reçut un coup, il recula légèrement mais ne répondit pas. Srehnën se mordit la lèvre inférieure et hocha finalement la tête. Astarté resta figée, les contemplant avec stupéfaction. Ses yeux se posèrent sur sa sœur et elle la regarda mieux. Cette femme semblait si fière, si sure d’elle. Qui aurait deviné en la voyant qu’elle avait pu être outragée ? Astarté détourna les yeux et détacha la fibule qui retenait sa robe. Le tissus tomba au sol dans un froissement soyeux dévoilant les bleus et les meurtrissures qui marbraient sa peau délicate. Un moment le silence régna.

- Rhel’, tu as la une raison valable pour lui déclarer la guerre. Murmura Va’ard. C’est bien assez pour faire annuler un mariage.

Astarté sursauta, Srehnën avait ramassé sa robe et la lui tendait maintenant avec un sourire rassurant. La jeun femme se rhabilla en silence avant d’oser se tourner vers sa sœur, elle avait peur que d’un regard, celle-ci brise l’espoir qui s’était emparé d’elle. Ses yeux se posèrent sur Rhelwivar et elle eut un instant l’impression d’entrevoir un secret trop intime pour être révélé. La guerrière fixait Va’ard en attendant qu’il continue. Tout dans sa pose, son regard, le port de sa tête semblait témoigner de la flamme qui l’habitait. Et quand enfin sa sœur se tourna vers elle Astarté compris. Un feu sauvage, ardent habitait cette femme. Une flamme qui lorsqu’elle brulait lui permettait de mener ses guerriers au combat, mais cette flamme pouvait également couver, comme en cet instant, prête à s’éveiller. C’était cette flamme qui donnait à Rhelwivar cette force qui lui avait permit le matin même de plier le souverain d’un simple regard. Et c’était encore cette même flamme qui rallumait en elle l’espoir d’un avenir autre que celui du harem.



- C’est une invitation tout ce qu’il y a de plus cordiale... fit remarquer Sënrik avec douceur. Il a également précisé que tu pouvais à loisir être accompagnée de tes dames de compagnie ou de ton neïl...

C’est cette dernière remarque qui fit plier Astarté. En présence de Sënrik elle ne risquait rien, et un simple diner ne pouvait pas réellement lui causer du tord... Des servantes entrèrent pour la préparer, la laver, la parfumer, la masser et enfin l’habiller. Malgré ses airs indifférents, cette invitation l’intriguait, elle émanait de l’un de ses beaux frères, le prince Nehwid. Elle appréciait cet homme cultivé et poli qui semblait comprendre les difficultés qu’elle rencontrait. Ses servantes lui choisir une robe de soie émeraude et l’aidèrent à l’enfiler avant de la parer de bijoux élégants.

Sënrik et l’une de ses suivantes l’accompagnèrent. Traversant les salles, les couloirs et les jardins Astarté ne put s’empêcher de comparer mentalement le palais où elle avait grandi et le harem royal dans lequel elle vivait désormais. Il régnait ici un luxe que sa terre natale ne connaitrait sans doute jamais. Mais il lui semblait parfois qu’aucune quantité d’or et de joyaux ne pouvait valoir l’air froid des montagnes et les promenades à cheval dans les forets de son enfance. Elle se souvenait de sa sœur ainée qui avait la réputation d’être une cavalière émérite malgré son jeune âge. Astarté n’avait que peu de souvenirs de Rhelwivar, elle n’avait que neuf ans quand celle-ci avait succombé à une maladie. Mais elle se souvenait d’une jeune fille sure d’elle qui promettait de devenir une femme d’une grande beauté au caractère rebelle et farouche. En regardant autour d’elle Astarté songeait à sa sœur qui si elle avait vécu aurait été mariée à sa place. Elle se souvenait de son caractère entier, celui-ci se serait sans doute heurté sans répit aux invisibles barreaux de cette prison dorée. Astarté songea un instant qu’il valait peut-être mieux finalement que sa sœur soit morte avant d’avoir connu ce genre de cage. Elle rajusta le voile qui masquait sa chevelure quand ils croisèrent un groupe d’eunuques. Même devant ces hommes qui n’en étaient plus il fallait se cacher. La jeune femme songeait parfois que les douceurs du harem avaient pour but d’user peu à peu la résistance de chacun, n’opposant d’abord que douceur aux éclats de colère. Une douceur pourtant trompeuse quand on réalisait la vraie nature des gens qui y évoluaient et les bassesses dont chacun se rendait coupable afin de s’élever.

- A quoi penses-tu ? lui demanda finalement Sënrik dans leur langue natale.
- Le harem nous ronge peu à peu les ailes et la volonté... remarqua-t-elle simplement dans sa langue d’adoption.

Sënrik ne répondit pas... Il n’y avait pas de réponse possible Astarté rêvait de liberté et ne sortirait sans doute jamais du complexe du Harem et de la ville haute. Même un neïl ne pouvait lui permettre d’aller visiter la ville basse.

- L’été vient maitresse, murmura la suivante, nous partirons sans doute pour le palais d’Haroun-Ayah...

Astarté hocha la tête et sourit tristement. Oui, elle pourrait sortir de ce harem... Pour en visiter un autre... Peut-être qu’au palais d’été les promenades en calèches seraient possibles. Mais rien n’était moins sûr et elle devrait sans doute se contenter pour le restant de ses jours des invitations telles que celle d’aujourd’hui, au sein du harem, ne voyant le monde extérieur qu’au travers des autres.



Les chevaux et les hommes étaient fatigués, ils avaient besoin de s’arrêter et de se reposer, elle ne pouvait pas le leur reprocher. Tout comme, malgré son souhait, elle ne pouvait pas voyager seulement avec des tyrh-nayars pour cette visite diplomatique. Pour aller plus vite on s’arrêter dans les auberges que l’on rencontrer sans décliner ni son identité ni sa destination. Cela leur éviter les pertes de temps inutiles, mais pouvait également leur réserver de fort mauvaises surprises telles que celle de ce soir. La guerrière tentait vainement de se fermer aux sons ambiants. La seule auberge dans laquelle ils avaient trouvé à se loger était en réalité un bordel. De bonne qualité certes, mais un bordel. Va’ard avait failli refuser d’y entrer. Parce que Rhelwivar avait besoin d’un repas chaud et d’un vrai lit, il l’avait suivi à l’intérieur. Elle lui en était reconnaissante malgré le silence dans lequel il s’était plongé. Srehnën parlait bien assez pour eux trois et la présence de Va’ard était de loin la plus rassurante.
Autour d’eux les hommes buvaient et riaient, y compris les hommes de son escorte et les conseillers. Seuls les deux tyrh-nayars restaient sobres, refusant tout alcool d’une voix froide et personne n’aurait songé à se moquer d’eux. Va’ard gardait son capuchon rabattu sur sa tête afin de masquer son visage et ses yeux. Ils ne souhaitaient pas que le roi apprenne leur venue avant qu’ils ne se présentent eux-mêmes aux portes du palais. Et pour cela il valait mieux resté discret. Les rires se firent plus gras, une serveuse qui ne devait pas avoir plus de quinze ans slalomait entre les tables en portant les boissons. Rhelwivar ne pu s’empêcher de la suivre des yeux. Elle évitait une partie des attentions des hommes, mais une partie seulement. La guerrière commençait à se sentir mal. Les mains avides qui se tendaient vers ce jeune corps non seulement là dégoûtaient profondément, mais lui rappelaient également celle des soldats de son père... L’odeur de l’alcool et des haleines avinées, les rires trop sonores et les allusions trop claires lui soulevaient le cœur. Elle ne savait que trop bien de quoi étaient capables des hommes ivres. L’intuition qui l’aide dans la bataille lui fait entrevoir le drame qui s’annonce. Prés d’elle Va’ard était tendu et ne prenait même plus la peine de hocher la tête aux remarques de Srehnën. Ce dernier aussi sentait l’air s’alourdir. Il proposa avec bonne humeur de sortir tout en sachant qu’il n’obtiendrait pas de réponse.

- Srehnën. Va dire aux hommes de monter se coucher, on part tôt demain.

Le tyrh-nayar se leva avec soulagement. L’ordre de Va’ard était sans appel et permettrait peut être de mettre fin à la soirée à temps. Lui aussi connaissait les hommes et leur réaction une fois imbibés d’alcool. D’autant plus que deux autres jeunes filles rejoignaient la première.

Les hommes avaient obéi et s’étaient éclipsés, Rhelwivar fixait les trois jeunes femmes sans entendre ce que disait Srehnën. Les hommes qu’elle voyait étaient saouls. A leur image se superposaient des images plus anciennes de soldats ivres défaisant leurs armures. Va’ard posa une main légère sur son poignet.

- Rhel’, vient, on s’en va.

Elle ne l’entendit pas et le guerrier fit signe à Srehnën de quitter à son tour la salle avant de se rassoir prés de la jeune femme. Va’ard ne voulait pas que sa compagne assiste à la suite des événements. Il sursauta en réalisant qu’il commençait à la considérer différemment. Sous sa main il senti Rhelwivar se mettre à trembler violement sans pour autant parvenir à détourner ses yeux de la scène.

Dans ces auberges frontalières où se côtoyaient plusieurs cultures et où la morale religieuse n’avait pas d’influence, il n’était pas rare de voir les soirées s’achever dans une débauche d’alcool et de sexe malsaine. Il n’aimait pas cela, mais il pouvait y rester indifférent, en revanche il savait que cela replongerait Rhelwivar dans des souvenirs qui la rendraient malade. Elle sursauta quand l’une des femmes éclata de rire alors qu’un homme retroussait sa jupe sans ménagement tout en débouclant sa ceinture. Va’ard tira machinalement son poignard, ne sachant que trop bien ce qu’il allait se passer par la suite. Son odorat bien plus aiguisé que celui d’un humain lui apportait différentes odeurs, dont celle de la peur. Rhelwivar tremblait de plus en plus fixant la scène avec horreur alors que l’homme prenait vigoureusement la femme sur l’une des tables, sous les encouragements des autres.

Va’ard obligea Rhelwivar à se lever et la poussa sans ménagement vers la sortie. Il paierait plus tard cette brutalité en un tel moment. Mais il y avait encore une chose qu’il voulait à tout prix éviter, que l’un des hommes la remarque. Heureusement, Rhelwivar se laissa faire sans protester. Elle laissa échapper un petit cri quand l’un des hommes la saisit et essaya de l’attirer à lui. L’haleine avinée de l’homme raviva en elle de vieux souvenirs, elle cria de nouveau, de rage cette fois et Va’ard écarta violement l’homme en le frappant avec la garde de son poignard.



Rhelwivar tremblait de tous ses membres et ses jambes la soutenaient à peine. Elle fit trois pas avant de se plier en avant pour vomir. Va’ard la rattrapa juste à temps pour l’empêcher de tomber, il la soutint le temps que les hauts le cœur se calme avant de lui tendre une gourde d’eau. La jeune femme se rinça la bouche sans vraiment s’en rendre compte et se laissa faire quand Va’ard l’entrainas plus loin.

- Un jour tu m’expliqueras pourquoi tu fais ça ! cracha-t-il.

Elle se tourna vers lui, surprise de sa fureur. Le capuchon ne masquait plus ses yeux luminescents et il la fixait avec attention. Rhelwivar tremblait toujours et le tyrh-nayar du de nouveau la rattraper.

- Bon sang Rhel’ ! Tu vas encore être malade !

Il l’attrapa par les épaules et la secoua en jurant quand il constata qu’elle ne le regardait plus, les yeux perdus dans le vague elle était en état de choc. Il l’avait déjà vu ainsi, et le résultat n’avait jamais était bon. Par réflexe il lui retira son épée et son poignard et les jeta loin d’eux. Dans ces cas-là, elle devenait violente, et lui retirer ses lames lui permettrait de la maitriser plus facilement, et avec plus de douceur. La jeune femme se raidit sous ses mains et il la lâcha, sentant venir une crise de plus.

Rhelwivar porta machinalement sa main à la garde de son épée et Va’ard étouffa sa propre douleur quand il vit la terreur s’inscrire dans les yeux de la jeune femme au moment où elle réalisa qu’elle était désarmée.

- Rhel’, c’est moi. Calme-toi...

Elle ne sembla pas l’entendre. Le guerrier entendit un rire derrière lui, Rhelwivar se figea.

- Tu arrives pas à dompter ta conquête ? Tu veux qu’on te montre ?

Va’ard se décontracta brusquement et haussa les épaules. Tant pis pour eux, tant mieux pour lui, il aurait sa dose de sang ce soir à défaut de calmer le jeu. Un nouveau son en revanche le glaça. Un grondement bas et sourd, le genre de grognement qu’il pouvait parfois laisser échapper. Mais qui cette fois ne venait pas de lui. Les trois hommes se mirent à rire en s’approchant. Il n’avait pas besoin de se retourner pour s’en rendre compte.

- Rhelwivar. Murmura-t-il.

La peur avait déserté les yeux de la jeune femme, elle fixait les trois hommes avec une sorte de faim carnassière. Va’ard réagit une fraction de seconde trop tard. Le tyrh-nayar se transforma et bondit juste à temps pour dévier Rhelwivar. Les deux félins roulèrent sur le sol sans plus prêter attention aux hommes qui prenaient la fuite. Rhelwivar s’était figée, Va’ard reprit lentement forme humaine en murmurant des paroles apaisantes. Son dos arrivait à l’épaule du guerrier, sous cette forme elle avait une fourrure gris sombre qui s’avéra sous ses doigts aussi douce que le promettait son aspect.

- Rhel’... doucement... Là... doucement...

Sous sa forme féline, la jeune femme tremblait. Pour la deuxième fois de son existence elle avait changé de forme. Va’ard continuait à murmurer, mais surtout il avait plongé sa main dans la fourrure de son cou et il lui grattait la nuque en souriant. Il savait que sa première transformation avait fait de sa vie un cauchemar, il n’avait jamais cru sincèrement qu’elle parviendrait à se transformer de nouveau. Et ce soir elle s’était de nouveau métamorphosée, guidée une fois de plus par la peur. Va’ard était conscient du problème, sans cesser de murmurer il cherchait un moyen de la rassurer assez pour la ramener à sa forme humaine.

- Rhel’... Tu n’es pas toute seule d’accord ? Je vais t’aider, tu vas reprendre forme humaine et tout ira bien...

Va’ard avait perdu la notion du temps et n’avait aucune idée du temps durant lequel il avait parlé. Il ne cessa que quand, épuisée Rhelwivar reprit forme humaine et tomba inconsciente dans ses bras.

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